La rage est une maladie virale des mammifères, caractérisée par des troubles du comportement, des crampes musculaires et des paralysies. Elle est mortelle. Étant donné qu’elle est transmissible à l’homme, il s’agit d’une zoonose.
Situation en Suisse
Le 20.09.2024, le Centre suisse de la rage a détecté le virus de la rage sur une chauve-souris trouvée à Mühlehorn (commune de Glaris Nord) : Communiqué de presse du canton des Grisons
La Suisse est indemne de rage, tant chez les animaux domestiques que chez les animaux sauvages. Des cas isolés touchant des chauves-souris peuvent néanmoins survenir. Il s’agit du sixième cas au cours des 40 dernières années (avant en 1992, 1993, 2002, 2017 et 2022).
Il est important de ne pas toucher les animaux sauvages, en particulier s’ils sont malades ou présentent un comportement inhabituel et d’en informer les gardes-faune. En cas de morsure par une chauve-souris, il convient de consulter immédiatement un médecin.
Tous les mammifères peuvent contracter la rage mais les carnivores sont plus souvent touchés. Les chauves-souris peuvent être porteuses de la rage des chauves-souris. Les oiseaux sont très rarement infectés.
En Europe occidentale, le renard est le porteur et vecteur principal de la rage. En Suisse, les martres, blaireaux, chiens et chats peuvent également être concernés. Les ruminants et chevaux infectés représentent aussi un danger pour l’homme.
La maladie chez l’animal
Les premiers symptômes sont des modifications du comportement, de la fièvre et des démangeaisons à l’endroit de la morsure.
Dans la phase neurologique aiguë de la maladie, on observe une forme furieuse ou une forme silencieuse. La forme furieuse est caractérisée par une hyperactivité, une tendance à mordre accentuée, des difficultés de déglutition et une salivation augmentée. Les animaux sauvages perdent souvent leur méfiance naturelle envers l’homme, mais réagissent en mordant lorsqu’on les touche. Chez les bovins, on constate principalement la forme silencieuse, qui provoque des troubles de la digestion et une accentuation de l’instinct sexuel.
La phase terminale de la maladie entraîne des paralysies, une diminution de la sensibilité, le coma puis la mort. La mort survient quatre à dix jours après l’apparition des premiers symptômes.
Contamination et propagation
Il existe plusieurs génotypes de l’agent infectieux de la rage, un Lyssavirus. Le génotype 1 est le virus classique de la rage. En dehors de l’organisme, le virus est rapidement inactivé. Mais il peut survivre relativement longtemps dans les cadavres, surtout lorsqu’il fait froid.
La contamination se produit par contact des muqueuses ou des blessures de la peau avec la salive des animaux enragés comme les renards et les chiens, le plus souvent par des blessures par morsure ou par griffure.
La rage est présente dans le monde entier, à l’exception de la Nouvelle-Zélande, de l’Antarctique, de la Grande-Bretagne, de l’Irlande et d’autres îles. La Suisse et certains pays d’Europe occidentale sont aujourd’hui indemnes de la rage.
La Suisse a mené une campagne de vaccination des renards à l’aide d’appâts contenant du vaccin. Cette campagne a permis d’éradiquer la rage en Suisse, qui est reconnue officiellement indemne de la maladie depuis 1998.
Pour connaître la situation épizootique en Suisse, voir la Banque de données sur les cas d’épizooties en Suisse.
Que faire ?
- La rage fait partie des épizooties à éradiquer et elle est soumise à déclaration obligatoire. Quiconque observe un animal sauvage ou un animal domestique errant suspect de rage est tenu de prévenir la police, le garde-chasse ou le vétérinaire.
- Les animaux sauvages suspects de rage et les animaux domestiques malades doivent être immédiatement mis à mort.
La maladie chez l’homme
Les premiers symptômes apparaissent environ 10 jours à 3 mois après la contamination : malaises généralisés, fièvre, douleurs musculaires et troubles de la sensibilité à l’endroit de la morsure. À cela s’ajoutent ensuite des mouvements involontaires, des crampes, des accès de furie ainsi que des crampes en respirant ou en avalant. Plus tard, on observe des paralysies, puis finalement un coma. La mort survient souvent suite à la paralysie du centre respiratoire.
Le virus de la rage ne peut pas pénétrer la peau intacte. La contamination se fait par contact de la salive des animaux enragés avec les muqueuses ou les blessures de la peau, le plus souvent par des blessures par morsure ou par griffure.
Des informations plus détaillées sur la rage chez l’homme sont disponibles sur le site de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Informations complémentaires
Dernière modification 07.10.2024