Peste porcine africaine : agir pour prévenir

Berne, 18.04.2024 - La peste porcine africaine (PPA) continue de se propager en Europe et le risque d’introduire la maladie en Suisse est élevé. La population et les voyageurs ont un rôle important dans la prévention de l’apparition de la PPA en Suisse. En s’assurant d’éliminer de façon sécurisée les produits contenant de la viande de porc et de sanglier issus des pays touchés par la PPA, ils contribuent à préserver l’élevage porcin et la population de sangliers en Suisse. En cas d’apparition de la PPA dans notre pays, des mesures de lutte sont définies. La Suisse reste pour l’heure épargnée mais l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) et les vétérinaires cantonaux se préparent à affronter l’épizootie. Cette maladie n’est pas dangereuse pour l’être humain.

La PPA est une infection virale des sangliers et des porcs domestiques. Actuellement, aucun vaccin ne permet de les protéger. Si la maladie apparaît, des mesures de lutte drastiques doivent être prises et les troupeaux infectés doivent être éliminés. La lutte devient très difficile lorsque la population de sangliers est touchée. Le virus est en effet très résistant. Il peut survivre plusieurs mois dans les cadavres d’animaux et rester infectieux plus de six mois dans les produits à base de viande de porc ou de sanglier congelée, séchée, ou salée (par ex. jambon cru, saucisses). Ces aliments peuvent, par contre, être consommés par l’être humain sans danger.

Apparue en 2007 en Géorgie, puis en 2014 dans les Pays baltes et en Pologne, la peste porcine africaine s’est étendue vers l’ouest jusqu’en Allemagne. Des introductions localisées ont aussi été observées, dont une au sud du Piémont (Italie), qui s’étend depuis janvier 2022 et se trouve à ce jour 60 km au sud du Tessin. Le risque d’apparition de la PPA en Suisse est donc bien réel. L’OSAV et les vétérinaires cantonaux se préparent à cette éventualité.

Gestion responsable des déchets alimentaires
Outre le risque associé aux mouvements transfrontaliers des sangliers, à l’heure actuelle, le principal risque d’introduction de la maladie est lié à l’élimination non sécurisée de produits à base de viande de porc ou de sanglier contaminés par le virus. Le virus peut effectivement être transporté sur de longues distances en peu de temps dans des provisions de voyage. Des restes de sandwichs provenant des régions touchées par la PPA et jetés par terre sur des aires de repos ou dans des poubelles ouvertes sont une source de nourriture facile d’accès et très appréciée des sangliers. De ce fait, il est impératif que les déchets alimentaires soient déposés dans des poubelles fermées. Jeter les produits contenant de la viande infectée dans l’environnement constitue la voie de contamination la plus fréquente. Des sangliers ou des porcs peuvent ensuite manger ces déchets et générer un nouveau foyer infectieux.

La Suisse se prépare

Même si la Suisse est indemne de la maladie, il n’en reste pas moins qu’en raison de la situation dynamique dans les pays voisins, elle doit se montrer prête à agir. Ainsi, en cas d’apparition de la PPA chez les sangliers, la stratégie de lutte comporte trois points principaux : créer un espace de repli afin que ceux-ci ne propagent pas la maladie, rechercher et éliminer les cadavres pour éviter que le virus ne survive dans l’environnement et, si nécessaire, réduire de façon intensive la population de sangliers. En outre, les cantons peuvent restreindre l’accès à la forêt dans les régions à risque et prendre les mesures suivantes :

•    interdiction de jeter les déchets de nourriture dans la nature
•    interdiction de quitter les chemins forestiers et obligation de garder les chiens en laisse
•    suspension de toute chasse

Les mesures tiennent également compte des expériences acquises dans les pays touchés de l’Union européenne. Une collaboration étroite existe en la matière entre l’OSAV et les services vétérinaires des pays de l’Union européenne. En tant que laboratoire national de référence, l'Institut de virologie et d’immunologie (IVI) assure de son côté le diagnostic de ce virus en Suisse et contribue à plusieurs projets de recherche internationaux visant au développement de vaccins sûrs et efficaces.

Évolution suivie de près

L’OSAV suit attentivement l’évolution de la situation épizootique internationale et en rend régulièrement compte dans son bulletin Radar. Cette publication mensuelle est utilisée par l’office pour donner des informations sur la situation épizootique à l’étranger et les menaces qui pèsent sur la Suisse.


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