Expériences sur les animaux en 2018 : moins d’animaux utilisés

Berne, 05.07.2019 - En 2018, 586 643 animaux ont été utilisés pour l'expérimentation animale en Suisse, ce qui représente une baisse de 4,6 % par rapport à 2017. Deux tiers des animaux sont des souris. Aucun animal n’a servi à tester des cosmétiques. Par rapport à 2009, le nombre d’animaux utilisés a diminué de plus de 16,9 %.

Le nombre d’animaux utilisés à des fins expérimentales en 2018 a diminué de 27 938 par rapport à l’année précédente. Cette baisse confirme la tendance de ces dix dernières années, même si des variations peuvent toujours avoir lieu d’une année à l’autre. En 2018, la baisse est essentiellement due à une diminution de l’utilisation de poissons et de volailles.

Moins de poissons et de volailles

Un projet spécifique de monitorage des poissons dans les eaux naturelles, une expérience unique de degré de gravité 0 (aucune contrainte), a porté en 2018 sur près de 20 000 poissons de moins. D’autre part, divers projets visant à améliorer l’alimentation et la détention de la volaille ont été menés avec un peu plus de 5000 volailles (degré de gravité 0) en moins. Par ailleurs, aucun animal n’a servi à tester des cosmétiques.

Davantage de souris génétiquement modifiées

En comparaison avec 2017, près de 7500 souris génétiquement modifiées supplémentaires ont été utilisées pour l’expérimentation animale en 2018. Cette augmentation régulière depuis 20 ans reflète le développement de la recherche biomédicale sur des maladies comme le cancer ou les maladies auto-immunes. En 2018, ce sont 134 primates de plus que l'année précédente qui ont été annoncés : cette augmentation s'explique par la réalisation d’études de degré de gravité 0 (aucune contrainte) consistant à observer le comportement des singes. Quinze primates ont été utilisés pour des expériences de degré 2 et 3 en 2018, soit 10 de moins qu’en 2017. Par ailleurs, 1103 chiens de plus qu'en 2017 ont été annoncé ; ils ont servi à établir un archivage ADN pour des recherches sur des maladies héréditaires. Cet archivage nécessitait le prélèvement d’échantillons de sang / de poils sur les chiens. Les prélèvements ont été effectués dans plusieurs hôpitaux et cabinets vétérinaires répartis dans toute la Suisse, avec l’accord des détenteurs et sans contrainte (degré de gravité 0).

Différents degrés de gravité selon les expériences

Les contraintes subies par les animaux d’expérience sont classées selon quatre degrés de gravité, de 0 à 3. Les expériences de degré de gravité 0 sont celles qui ne causent pas de contrainte, par exemple dans les domaines de l’alimentation ou de la détention. Inversement, les expériences de degré 3 provoquent des contraintes sévères.

En 2018, 71,1 % des animaux ont été utilisés dans des expériences ne provoquant aucune contrainte ou des contraintes légères (degré de gravité 0 et 1). Quelque 26,2 % des animaux ont subi des contraintes moyennes (degré de gravité 2) et 2,7 % des contraintes sévères (degré de gravité 3).

Lors de ces dix dernières années, le nombre d’animaux utilisés dans le cadre d’expériences de degré de gravité 1 a considérablement baissé (- 34 %). La tendance est inverse pour le degré de gravité 2 : en dix ans, on a dénombré 32 061 animaux de plus (+ 26,4%). Quant au nombre d’animaux en expériences de degré de gravité 3, il fluctue chaque année : après avoir diminué jusqu’en 2013 puis augmenté jusqu’en 2017, il a de nouveau diminué de 7,2 % en 2018. Concrètement, ce sont 16 078 animaux en expériences de degré de gravité 3 en 2018 (contre 17 326 en 2017).

Législation et autorisation des expériences sur les animaux

L'expérimentation animale est réglementée dans la loi fédérale sur la protection des animaux LPA. Pour pouvoir effectuer des interventions ou des manipulations sur des animaux à des fins expérimentales, les chercheurs doivent déposer une demande auprès de l’autorité cantonale compétente, en y décrivant et en y justifiant avec précision les interventions prévues. Ils doivent montrer, en outre, qu’il n’existe pas de méthode de substitution à l’expérience pour laquelle ils demandent une autorisation et que les contraintes infligées aux animaux sont les plus faibles possible. Enfin, ils doivent établir, en faisant une pesée des intérêts, que les douleurs, maux, dommages, états d'anxiété ou autres contraintes imposés à l'animal sont contrebalancés par des intérêts prépondérants de la société ou de l'environnement et peuvent donc se justifier.

Ces demandes sont évaluées par une commission cantonale de l’expérimentation animale. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) est chargé de la haute surveillance et peut faire recours contre les autorisations cantonales (art. 25 et 40 LPA). Les cantons doivent annoncer toutes les demandes d’autorisations d’expérimentation animale à l’OSAV.


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