Expériences sur les animaux en 2017 : baisse du nombre d'animaux utilisés

Berne, 28.06.2018 - En 2017, 614 581 animaux ont été utilisés pour l'expérimentation animale en Suisse, ce qui représente une baisse de 2,4% par rapport à 2016. Deux tiers des animaux sont des souris. Aucun animal n’a été pris pour tester des cosmétiques. Par rapport à 2008, lorsque la loi sur la protection des animaux révisée est entrée en vigueur le nombre d’animaux utilisés s’est réduit de plus de 100 000 unités.

Le nombre d'animaux utilisés à des fins expérimentales a baissé en 2017 de 15 192 unités par rapport à 2016. La baisse observée en 2017 confirme la tendance des 10 dernières années, même si des variations parfois importantes peuvent avoir lieu d’une année à l’autre. Celles-ci sont essentiellement dues à un besoin plus grand d’animaux pour une expérience unique et limitée dans le temps, par exemple en 2010 et en 2015. Quant au nombre de nouvelles autorisations accordées pour des expériences sur les animaux, une diminution de 10.5% a été observée en 2017.

Evolution des types d’expérimentation animale

Depuis 2008, un recul de 60% du nombre de souris utilisées a été observé dans certains types d’expériences tels que les tests toxicologiques ou de contrôle qualité. En effet, conformément au principe des 3R (remplacer, réduire et réformer), les tests standard effectués auparavant sur les animaux de laboratoire sont de plus en plus souvent remplacés par des méthodes de test in vitro. Par exemple, les tests relatifs à l’irritation cutanée ont été remplacés par des modèles de tests basés sur la culture cellulaire.

Cependant, depuis 2008 une augmentation de 34% a été observée dans d’autres types d’expérimentation animale qui utilisent des souris génétiquement modifiées. Ce développement scientifique reflète l’ampleur de la recherche biomédicale (Life Sciences). Les animaux d’expérience génétiquement modifiés sont par exemple d’une importance capitale dans la recherche contre le cancer. Aucun animal n’a par contre été utilisé pour tester des cosmétiques.

Différents degrés de gravité selon les expériences

En 2017, 72,6% des animaux ont été utilisés dans des expériences ne provoquant aucune contrainte ou de légères contraintes. Quelque 24,6% des animaux ont subi des contraintes moyennes (degré 2) et 2,8% ont subi de fortes contraintes (degré 3). Les contraintes subies par les animaux sont classées selon quatre degrés de gravité, de 0 à 3. Les expériences de degré 0 sont celles qui ne causent pas de contrainte, par exemple dans les domaines de l’affouragement ou de la détention. Inversement, les expériences de degré 3 provoquent de très fortes contraintes.

Lors de ces 10 dernières années, le nombre d’animaux utilisés dans le cadre d’expériences de degré de gravité 1 a baissé, alors que davantage d’animaux ont été utilisés dans le cadre d’expériences de degrés de gravité 2 et 3. Cette tendance reflète la production plus ciblée de modèles d’animaux destinés à la recherche biomédicale au moyen de techniques génétiques.

   

Législation et autorisation des expériences sur les animaux

L'expérimentation animale est réglementée dans la loi fédérale sur la protection des animaux LPA. Pour pouvoir effectuer des interventions ou des manipulations sur des animaux à des fins expérimentales, les chercheurs doivent déposer une demande auprès de l’autorité cantonale compétente, en y décrivant et en y justifiant avec précision les interventions prévues. Ils doivent montrer, en outre, qu’il n’existe pas de méthode de substitution à l’expérience pour laquelle ils demandent une autorisation et que les contraintes infligées aux animaux sont les plus faibles possible. Enfin, ils doivent établir, en faisant une pesée des intérêts, que les douleurs, maux, dommages, états d'anxiété ou autres contraintes imposés à l'animal sont contrebalancés par des intérêts prépondérants de la société ou de l'environnement et peuvent donc se justifier.

Ces demandes sont évaluées par une commission cantonale de l’expérimentation animale. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) est chargé de la haute surveillance et peut faire recours contre les autorisations cantonales (art. 25 et 40 LPA). Les cantons doivent annoncer toutes les demandes d’autorisations d’expérimentation animale à l’OSAV.


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